Offrande

Il est arrivé à chacun d'entre nous des petits désagréments inattendus, des contretemps souvent sans grande importance mais tout de même parfois bien agaçants.

Ecoutez par exemple ce qui m'est arrivé dans une église au cours de l'un de mes nombreux voyages à Venise. J'étais en arrêt devant une statue en bois polychrome fort belle qui représentait saint Antoine de Padoue dont le sourire était des plus rassurants. Elle était superbement éclairée par la lumière d'une multitude de cierges allumés disposés tout autour de son piédestal.

J'avais demandé si souvent son aide à ce saint secourable, ayant l'affreux défaut de semer partout clefs, briquets et autres objets, ayant chaque fois l'angoisse de les avoir perdus définitivement.

Je faisais alors appel à son aide et toujours il m'avait exaucé. Je lui devais beaucoup et j'avais là l'occasion de lui témoigner ma reconnaissance. Il y avait non loin de là une série de cierges de toutes les tailles qui était proposée aux fidèles à des prix très modiques qui variaient en fonction de la taille et de la grosseur.

Je m'emparais de l'un des plus importants que j'allais régler en pensant accompagner le paiement de mon acquisition d'un billet supplémentaire de dix mille lires,

Mon cierge dans la main gauche je fouillais la poche droite de ma veste pour y prendre mon porte-monnaie.

Rien ! Le cierge passant dans la main droite, j'explorais la poche gauche.

Rien ! Je palpais les poches de mon pantalon sans résultat.

Rien ! Nerveusement je recommençais l'examen rapide de l'ensemble veste et pantalon, pas de porte-monnaie !

C'était incroyable mais évident, j'avais perdu mon porte-monnaie.